Plaisir des yeux
Adolescente, Camille Cottier a appris à dessiner à travers le modèle vivant. Depuis cette première entrée en matière, l’artiste ne quittera jamais l’inspiration corporel pour créer. Ensuite, elle peaufinera cet instinct en ce formant aux Beaux-Arts d’Angers avec comme recherche l’identité, le corps et la transformation. Ce qui la passionne : la multiplicité des facettes d’un seul et même visage. « J’avais travaillé sur une installation de 15m de haut où l’idée était de recenser toutes les identités de mon visage. De loin, on croyait à plein de faciès différents, mais c’est en se rapprochant qu’on s’apercevait qu’il s’agissait de multiples expressions d’une seule personne. »
Côté théâtre, la peintre avait pu mettre en scène le même propos créatif en travaillant avec des acteurs autour d’une pièce à Angers. À l’aide de grands formats au fusain, l’idée était de restituer la mutation d’un visage sous l’action du jeu, l’identité qui se perd à travers un rôle. Pour imaginer ses créations, l’artiste mélange les matières comme la peinture, les pastels, les encres sur papier ou sur toile. Dans le panthéon de ses inspirations favorites, modernes comme contemporaines, on trouve : Louise Bourgeois, Sophie Calle, Annette Messager, Thomas Houseago, Desire Moheb Zandi, Mathilde Denize.
Des bonhommes engagés
Camille Cottier peint des créatures imaginées comme une nécessité, un besoin « Un jour j’ai dessiné un bonhomme, c’était comme une évidence, ils se sont élargis, accumulés et puis ils sont devenus abstraits et par la force des choses ils sont aujourd’hui mon sujet de création. Ce sont des personnages qui n’ont pas de genre, de poils, de cheveux, d’identité sexuelle ou d’âge et pourraient prôner l’égalité des sexes. » Des bonhommes engagés aussi puisque Camille a pu réaliser beaucoup de portraits pour l’association Protège ton soignant pendant le premier confinement. La moitié des recettes des œuvres a été rétribuée aux hôpitaux. Aujourd’hui installée à La Fabrique, un atelier à Ivry-sur-Seine, Camille Cottin est représentée par la galerie Marguerite Milin qui travaille avec 80 % d’artistes féminines. En ce moment, elle a sa deuxième exposition avec de grandes toiles et une sélection de peintures très colorées sur papier.
Camille Cottier vient de collaborer avec la créatrice de mode Elise Chalmin. Ses peintures deviendront des motifs, le temps de la collection. Un partenariat très coloré autour de la forme, du geste et de la couleur. On pourra y trouver plusieurs pièces : des kimonos, des robes cheminées et des pantalons.
Toujours dans l’univers de la mode, l’artiste va réaliser trois dessins pour illustrer la collection printemps-été 2021 de la marque Ami Paris. Par ailleurs, Camille Cottin a pu vendre deux œuvres qui seront exposées dans un des salons du château De Fiac, nouvel hôtel de grand luxe qui ouvrira ses portes cet été dans le Tarn.
Instagram : @camillecottier
Écrit par Margaux Balloffet, @margaux.balloffet
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