Sur les pas de son père…
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Écrit par Nicolas Dembreville, @nicolasdembreville
La maison d’horlogerie contemporaine Richard Mille fête ses 20 ans cette année. Pour son fondateur, Richard Mille, qui frôle les 70 ans, le temps est venu de penser à la succession. Lui qui est “très famille”, est ravie de l’arrivée d’Amanda sa fille ainée, à un poste clé.
Quand on est d’origine italienne, la famille c’est important. Richard Mille, le fondateur de la maison horlogère éponyme, avouait voilà une quinzaine d’années qu’il aimerait bien voir certains de ses enfants (il en a 7) intégrer son entreprise. Il doit être satisfait et fier aujourd’hui, puisqu’outre Amanda son ainée qui nous répond ci-après, son fils Alexandre a également rejoint le board de cette marque encore indépendante, en tant que directeur commercial. La relève est donc assurée ! Et pas qu’un peu… Puisque les deux enfants de l’ami Dominique Guenat, co-fondateur et associé suisse, ont eux aussi rejoint la manufacture récemment. Cécile en tant responsable création et développement et Maxime comme directeur opérationnel. Plus que jamais, Richard Mille mérite le titre de maison horlogère familiale et cela, au propre comme au figuré.
Pour les deux fondateurs qui frôlent les 70 ans, c’est le temps de la transmission qui a sonné. Flashback : nous sommes en 2001, l’année du lancement. La maison n’est encore qu’une PME familiale employant 25 personnes en Suisse et 4 à Paris. Aujourd’hui, l’horloger contemporain est devenu un petit groupe qui compte près de 200 personnes aux Breuleux, et une vingtaine en France. Pour la nouvelle génération, le principal défi sera de consolider l’entreprise. Il leur faudra certainement embaucher pour suivre la croissance du CA et des ventes.
Gérer le revers du succès…
La marque qui produit des montres sportives extrêmes, progresse avec la régularité du métronome. Depuis longtemps chez Richard Mille, le problème ce n’est pas de vendre une montre mais d’en avoir une à vendre.
Avant le Covid, il n’était pas rare que les vitrines au Japon notamment, manquaient de produits à exposer, les clients les achetant plus vite que la manufacture ne parvenait à les produire. Pour autant, même si la marque le pouvait, elle ne produirait pas 10 000 montres par an. Le luxe doit rester une chose rare, conserver son mystère pour alimenter le désir. En fait, chez Richard Mille, plus que le volume, c’est le panier moyen qui impressionne. Il ne cesse de croître pour atteindre désormais les 200 000 euros. Sur ce plan, les autres marques horlogères star sont largement distancées…
Amanda Mille, la convivialité en héritage
C’est la nouvelle Brand & Partnerships Director de la marque. Cette belle brune de 43 ans, ainée de la fratrie Mille, a rejoint l’entreprise en 2014. A l’époque, elle a la charge de développer la clientèle féminine au Moyen-Orient. Elle le fait si bien que son père la rappelle en France, pour piloter les relations avec les clients et les partenaires lors des manifestations internationales et des nombreux évènements privés qu’organisent la marque Richard Mille. La manufacture est partenaire du secteur de l’automobile ancienne notamment. Elle participe au Mans Classic, ou à Chantilly Arts et Elégance. Elle soutient aussi le sport avec le Lacoste Ladies Open ou encore l’art contemporain avec notamment le Frieze Art Fair…
La maîtrise du relationnel, Amanda l’a hérité de son père qui dispose sur ce plan, d’un incommensurable talent, un don inné pour les relations humaines. D’événement en évènement, ce dernier passe d’une connaissance à l’autre avec l’élégance et la chaleur du dandy. Un petit mot pour tous, une savoureuse anecdote en prime.
Amanda prend la relève. Elle accompagne les partenaires au cœur de l’incroyable univers de la marque, un monde “un peu fou” où la pénurie de montres à 200 000 euros pièce, est la règle.
L’interview d’Amanda Mille
Quel est votre parcours ?
Mon parcours est plutôt atypique, en effet après une carrière dans la restauration et la vente à l’étranger, la vie m’a mené aux Émirats Arabes Unis, à Dubaï. C’est à ce moment-là que mon père et Peter Harrison (CEO de Richard Mille Europe, Moyen Orient et Afrique) m’ont proposé de rejoindre la marque.
Avant cela, l’idée de travailler en famille ne m’avait pas effleuré. La mission qu’ils m’ont proposée consistait à développer le marché “féminin” au Moyen-Orient. Il fallait expliquer aux femmes la marque, sa philosophie, les faire entrer dans notre univers. Cette proposition avait du sens. Partage, échange, tout était réuni !
Comment s’est passée votre installation au sein de l’entreprise ?
Parfaitement bien, il a fallu que je fasse mes preuves, et le fait de débuter loin du siège social de Paris était plus sain.
Votre père était-il au petit soin ou au contraire vous a-t-il considéré comme une salariée lambda ?
Je pense que l’éducation que nous avons reçue avec mes frères et sœurs ne nous a jamais entrainés vers des chemins faciles. Nous n’en sommes que plus forts ! Je ne travaillais pas directement avec mon père, et n’ai jamais été traitée comme “la fille de”, bien heureusement !
Quel est votre rôle aujourd’hui ?
Je suis responsable de la relation entre la marque et nos partenaires. Nous travaillons à mettre en lumière nos valeurs respectives par le biais d’évènements, de développements produits… Il s’agit aussi d’entretenir et de sublimer la marque grâce aux actes.
Qu’est-ce que cela fait de se retrouver dans l’entreprise familiale ?
C’est une énorme fierté ! Nous sommes très proches avec mes frères, faisant eux aussi partie de l’entreprise et nous mettons tout en œuvre pour continuer du mieux possible le travail accompli par notre père.
Qu’est-ce que représente le mot famille chez les Mille (origines italiennes) ?
Le mot famille a tout son sens chez nous, ensemble nous sommes plus forts. Nous considérons les équipes, partenaires et clients comme faisant partie intégrante de notre famille. C’est un “clan”, nous aimons fédérer et avancer ensemble.
Comment imprimez-vous votre personnalité au sein de l’entreprise ?
Le respect est nécessaire pour accomplir nos tâches, nous avons vu notre père prendre de grands risques pour la marque, le projet d’une vie !
Comment voyez-vous l’avenir ?
Je le vois empli de passion et d’échanges avec ceux qui nous suivent et nous suivront.
Les femmes, l’avenir de Richard Mille ?
L’horlogerie, un milieu macho ? Pas chez Richard Mille en tous les cas ! Le fondateur de la marque a toujours cru en la clientèle féminine. Commercialement, les collections femmes progressent. Elles représentent désormais 30 % des ventes totales.
Ces dernières années, l’équipe de direction s’est aussi largement féminisée. Amanda Mille et Cécile Guenat, ont intégré la direction. La seconde est à la tête de l’activité création depuis 6 ans. On lui doit notamment une charmante collection Bonbon aux couleurs Pop, qui a marqué les esprits. Autre signe qui ne trompe pas : la manufacture a constitué une sacrée Team de partenaires. On y croise notamment : la golfeuse Diana Luna, la championne d’heptathlon Maria Vincente ou encore la cavalière Jessica Von Bredow…
Instagram : @richardmille
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